Le Bocuse d’Or est un concours qui répond à des règles strictes et académiques. Et ces règles du jeu donnent un éclairage très particulier sur la cuisine de chaque pays concurrent. Témoin la vingtième place du concurrent espagnol. A l’époque où ce pays revendique une des toutes premières places, sinon la première, dans le classement des pays gastronomiques, il n’a enregistré que des échecs cuisants à ce concours. Pourtant, les concurrents, certaines années (dont 2005), ont bénéficié de moyens considérables pour préparer leur épreuve. Cette année, le concurrent espagnol Angel Palacios n’était pas le premier venu, ancien chef de partie de Martin Berasategui, puis de El Bulli, il représente bien les deux sources de la gastronomie ibérique. Depuis dix ans, il est chef de cuisine à Madrid et à Miami. Passé au niveau de chef exécutif d’un groupe (La Broche), on pouvait penser qu’il s’était octroyé du temps pour ses séances de préparation au concours. Arriver derrière la Malaisie, Singapour, le Mexique et l’Estonie doit être dur pour ce chef et pour toute la profession en Espagne. De quoi s’interroger sur le lien entre le concours et le niveau général de cuisine dans un pays. L’absence de l’Italie, qui n’a jamais décroché une des trois premières places, portait déjà ce type d’interrogation.
Scandinavie gastronomique
Tout aussi troublant, la surreprésentation des pays scandinaves dans l’attribution des podiums. Dans des pays objectivement pauvres en restaurants gastronomiques, à la culture culinaire limitée, de tels succès