Gilles Laberty de Fois nous a fait parvenir cette très belle lettre.
«Je vais vous raconter une belle histoire. En mars 1998, j’ai vendu mon restaurant à un couple venant de la Drôme, Maryse et Gilles Blondet, lui s’occupant de la cuisine, sa femme de la salle, ils ont embauché du personnel. Etant resté tout à côté et ayant d’excellentes relations avec eux, je les connais bien. Le chef a trouvé un second, Lionel, en mars 1998, un jeune de 23 ans, plein de fougue et d’allant pour ce métier qui n’est guère facile.
L’ouverture en avril 1998 a été bonne, les clients revenaient, tout s’augurait bien.
Et un matin, trois semaines après cette reprise, un jour de pluie, en venant travailler, ce second, sur une flaque d’eau, sa voiture a dérapé et est tombée en contrebas de la route. Un accident, bête, comme tous les accidents !… Et le verdict, implacable est tombé : paraplégie, chaise roulante, plus d’espoir.
Gilles Blondet, malgré tout, s’est refusé à admettre cette paralysie. Il lui a promis, qu’il retravaillerait avec lui, en cuisine. Lionel, ce jeune, n’y croyait pas, mais peut-être espérait-il quand même pouvoir être à nouveau derrière le piano… La rééducation fut longue, Lionel revint voir le restaurant, sa chaise roulante passait partout. Ensemble, ils ont parlé de recettes de cuisine, du nouveau matériel acheté, des menus. Lionel avait mis un «pied» dans le futur. Et maintenant, plus de deux ans après cet accident,