Juriste de formation, Henri de Coincy, 52 ans, est un homme très occupé qui répond aux questions de la presse entre un passage dans ses vignes et un déplacement au Portugal, tout en expliquant comment il aborde les marchés japonais, coréen ou américain.
«J’étais l’un des 32 héritiers en indivision du domaine Toujon dans le Gers. Tout en travaillant chez Suez, je passais tous les week-ends là-bas». Avec patience, il a pu se lancer en 1985, mais il lui a fallu 30 ans pour racheter les 31 autres parts.
Ce domaine, 70 ha d’un seul tenant, offre un sol mêlant des sables et l’argile. «Je me suis lancé en 1985 en reprenant la méthode traditionnelle, interdite au début du XXe siècle et rétablie en 1970, le double passage en alambic. J’ai écouté les vieux distillateurs pour respecter les techniques artisanales. L’alcool est conservé dans des fûts de 400 litres pour une durée de 20 ans sans ouillage. Notre domaine produit en moyenne 8 000 bouteilles par an en bas-armagnac». La clientèle comprend notamment la plupart des «étoilés» français et se développe à l’exportation dans une vingtaine de pays.
L’autre corde de l’arc est une position d’élite dans le Bordelais, à Pomerol. Dans un milieu où les transactions sont rares, Henri de Coincy a réussi au début des années 90 à emporter à prix d’or le domaine de Belle Brise qui ne s’étend que