Georges Golan : Comment en êtes-vous venu à être critique gastronomique ?
Perico Legasse : Je comptais rester dans mon pays natal basque mais les aléas de la vie m’ont fait aller à Paris où j’ai travaillé, en 1982, dans l’équipe du quotidien Le Matin de Paris. Je me suis occupé de publicité et j’ai connu Jean-François Kahn. Je l’ai suivi à L’Evénement du Jeudi pour m’occuper d’un club des associés fondateurs. Cela m’a fait travailler sur les bonnes adresses de la gastronomie et c’est devenu mon activité principale du fait de ma passion pour ce secteur de la culture française. J’ai fait ensuite partie de l’équipe qui a lancé Marianne, toujours avec Jean-François Kahn. J’ai développé la rubrique vin, gastronomie et art de vivre.
GG : Vous sentez-vous proche du contenu rédactionnel du magazine qui est assez militant ?
PL : Oui, je m’identifie aux valeurs de Marianne. Je resitue le problème du goût, de l’alimentation, des produits de l’agriculture dans le cadre de l’évolution de la société française, sous un angle social, politique. Je pose des questions comme : y a-t-il des valeurs en perte de vitesse ? La gastronomie peut-elle être républicaine ? Le patrimoine alimentaire français fait-il partie de l’identité française ? Je pense que la gastronomie fait rayonner la France dans le monde comme les valeurs de la Révolution. La France a quelque chose de spécifique avec sa gastronomie. Je ne