
Les Compagnons du Devoir ont un taux d’insertion professionnelle de 99%, l’apprentissage, 66 %. Cherchez l’erreur !
Les Compagnons du Devoir se forment en pratiquant le métier, ils sont donc en constante adaptation aux évolutions des métiers quand, dans les établissements, on enseigne souvent des compétences dépassées.
De nombreux chefs nous confirment que quand ils embauchent des bacs pro ils sont obligés de quasiment tout leur apprendre, est-ce normal ?
Il semble qu’enfin nos gouvernants prennent conscience du problème.
La mission confiée à Régis Marcon et à Céline Calvez, en tout cas, nous laisse espérer que l’on va vraiment se pencher sérieusement sur cette problématique.
Point besoin de s’étendre sur l’image négative des métiers manuels auprès des conseillers d’orientation et de beaucoup de professeurs, depuis le temps que nous l’écrivons dans nos colonnes. Cela reste quand même le principal frein au développement de l’apprentissage.
Qu’en est-il des professionnels ? Ceux-ci prennent de moins en moins d’apprentis mineurs. En effet, les parents, qui n’ont pas la passion de l’enfant, ne comprennent pas ses motivations. Ils ont une vision négative du métier, ne comprennent pas les contraintes horaires, le travail le dimanche, les horaires de nuit. Ils souhaitent que leurs enfants disposent d’un logement équivalent au confort qu’ils peuvent avoir à la maison. Ils demandent quasiment au chef d’être « une nounou » au quotidien.
Bref, ils ont souvent du mal à couper le cordon ombilical !
Le chef transmet sa passion aux jeunes et non à leurs parents.
Cette réticence des parents sera très difficile et très longue à gommer. C’est la raison pour laquelle, de nombreux chefs préfèrent prendre des apprentis majeurs.
Le chemin sera long pour revaloriser les formations efficaces des métiers et ne pourra se faire sans l’appui des professionnels. Mais soyons optimistes !
Francis Luzin