
Paul Dubrule, président du Conseil de surveillance d’Accor, vient d’être élu président de Maison de la France. Ce grand professionnel, qui a un incomparable savoir-faire international, a une lourde tâche : inverser la tendance à la baisse du tourisme français qui a perdu en vingt ans 13% de part de marché dans le tourisme mondial. Bien sûr, tout son dynamisme et sa capacité à générer des idées ne suffiront pas à modifier des données de base qui ne dépendent pas de lui et que les gouvernements successifs n’arrivent pas à maîtriser : en matière de restauration, la France est le champion des coûts salariaux globaux par salarié, très loin devant des pays aussi riches ou plus riches. Ses dépenses de personnel par salarié se montaient en 2001 à 23000 €, pour 12600 € en Grande-Bretagne et 13400 € en Espagne. La différence est colossale et elle est due à une surcharge excessive en coûts sociaux.

Toute l’énergie des patrons de restaurants français ne peut rattraper un tel handicap. Le CHR français est un des plus productif d’Europe avec un chiffre d’affaires de 73000 € par salarié alors que la Grande-Bretagne, qui a un fort taux de concentration de sa restauration, ne dégage que 48000 Û par salarié. On ne peut espérer concurrencer des pays comme le Maroc, la Tunisie ou la Grèce sur le terrain du tourisme de masse à bas prix. Mais on peut planifier de redresser le tourisme français en définissant mieux notre offre, en mettant davantage en valeur notre patrimoine culturel et nos richesses naturelles de paysage. Il n’en reste pas moins que l’Espagne nous a dépassé en revenus touristiques et que les Etats-Unis se sont envolés en tête. Ces deux pays sont des pays développés. Tous les deux sont loin d’être accablés de charges et ils ont l’opportunité de promouvoir des offres touristiques à des prix inférieurs aux nôtres.