
A l’heure où la profession salue le Chef de l’Année, ses qualités et son professionnalisme, où la gastronomie française montre une fois de plus sa vigueur, sa technicité et son sens artistique, il est étonnant de constater que la profession de la restauration n’a aucun statut de qualification professionnelle.
Pourtant, ce ne sont pas les réglementations qui manquent dans notre pays, où l’hygiène, le social et le fiscal représentent des dizaines de milliers de pages d’obligations pour les entrepreneurs.Mais le point central, lui, n’est pas abordé. Le professionnalisme de la restauration est absent de toutes les contraintes. A la différence des coiffeurs, des dentistes, des réparateurs d’automobiles, des électriciens, il n’est exigé aucune qualification professionnelle pour nourrir la population. Seule la restauration de collectivité, d’une façon purement volontariste, a eu le bon sens d’exiger une qualification professionnelle de la part de ses cuisiniers.
En restauration commerciale, celle liée au tourisme, une des activités les plus profitables pour l’équilibre financier du pays, le professionnalisme n’existe officiellement pas. Pourtant, l’UMIH, syndicat des hôteliers et restaurateurs, ne cesse de demander une reconnaissance de la qualification professionnelle de cette
Ce manque de discernement dans le professionnalisme de la restauration de la part des pouvoirs publics se ressent même dans la réglementation concernant les matériels de cuisine professionnelle. Ceux-ci sont trop souvent assimilés aux matériels destinés au grand public. Les syndicats français et européens des constructeurs de matériels professionnels, le Syneg et l’EFCEM, luttent pied à pied pour garantir la spécificité de la cuisine professionnelle. Combat difficile qui n’est pas encore gagné tant la cuisine semble, aux yeux des administrations publiques, être considérée comme une activité d’amusement, que tout le monde peut pratiquer durant ses loisirs. Au pays où la cuisine est liée à une telle technicité et à de telles qualités artistiques, va-t-on enfin la prendre au sérieux ?