
Le repas gastronomique français est désormais inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité ; c’est un fait.
La succession des plats, les accords mets-vin, l’importance de se mettre à table et de partager, ce sont ces coutumes typiquement françaises qui ont retenu l’attention du comité décideur. Mondialement reconnus, ces savoir-faire, savoir-être et savoir transmettre attirent tous les jeunes chefs étrangers qui recherchent l’excellence.
Pourtant, une fois leur formation achevée auprès des grands chefs français, ils retournent dans leur pays natal qui leur offre davantage d’opportunités économique et sociale que ne le ferait le pays qui leur a pourtant tout appris : la France.
La restauration gastronomique apparaît figée en France car elle ne bénéficie pas du dynamisme dopant que l’on peut trouver à Londres, par exemple. Pour ces mêmes raisons économique et sociale qui poussent les jeunes chefs étrangers à repartir chez eux, certains chefs français partent tenter leur chance à l’étranger. Tous les apprentis venus se former en France repartent travailler là où on leur prodigue les moyens de se réaliser.
En mettant ces jeunes sous les feux de la rampe, les medias donnent l’impression qu’ils ont dépassé leurs maîtres ou qu’ils sont meilleurs que les jeunes restés en France.
Ce n’est qu’une illusion. L’art culinaire français est bien à la croisée de l’inventivité et de la tradition et n’est pas, comme on pourrait le croire, un pan de la culture resté figé. C’est une culture qui se réinvente en permanence en érigeant l’art du « bien manger » et du « bien boire » en principes universels.
En témoignent les chefs présents au Festival de la Créativité Gastronomique sur le salon Successfood dont les recettes sont autant de trésors d’ingéniosité, de surprise et de subtilité. En assistant aux démonstrations culinaires, on comprend alors la reconnaissance de l’Unesco.
Mais, on déplore que la France n’engage pas les actions nécessaires pour la protection et la transmission de ce patrimoine…