
Le consommateur a développé une véritable méfiance vis à vis des restaurateurs. Selon l’enquête OpinionWay, datée d’avril 2013, « 45% de clients ne font pas confiance aux restaurateurs en termes de transparence et 38% en termes de qualité ». La faute incombe à une minorité de menteurs qui prétendent servir aux clients des produits bruts, élaborés sur place alors qu’ils se contentent d’ouvrir des sachets ou de recourir à des produits semi-élaborés. De fait, bon nombre de ces produits sont de qualité. Mis entre les mains d’un restaurateur malhonnête, il est facile de tromper le convive.
Pourtant, la majorité des restaurateurs est bien intentionnée et annonce clairement la couleur auprès des consommateurs. Mais ils sont malheureusement les laissés pour compte des médias qui préfèrent mettre sur le devant de la scène les margoulins. Hélas, c’est toute la profession qui en paie les frais.
Ce que veut le consommateur, c’est qu’on cesse de lui mentir. à l’appui, le récent sondage réalisé par Le Figaro qui atteste que « 96 % des français veulent savoir ce qu’ils ont dans leurs assiettes au restaurant ».
Certes, la profession réagit, mais elle manque certainement de méthode. La récente floraison de labels pour résoudre le problème de la transparence dans l’assiette peut en témoigner. Parmi ces initiatives éparses, on compte le titre de Maître Restaurateur, le label « Restaurant de qualité » d’Alain Ducasse, l’appellation « Restaurant » du Synhorcat, le « Label R » de Régis Marcon ou les prochains états généraux de la restauration traditionnelle française menés par les Cuisineries Gourmandes durant lesquels la question de la transparence sera largement abordée.
Toutes ces propositions sont vertueuses, sans doute. Mais la profession qui agit en ordre dispersé doit faire front pour se faire entendre.
Si la profession n’est pas capable de s’unir et de statuer pour contraindre tout le secteur à dire la vérité aux consommateurs, peut-être faudrait-il faire intervenir un arbitre sur la question. Les ministres de la consommation et du tourisme ne devraient-il pas légiférer sur le sujet une bonne fois pour toutes ?
Francis Luzin
Directeur de la publication