
L’extrême popularité du Bocuse d’or et la nouvelle victoire du candidat représentant la France sont réjouissantes et font naître plusieurs réflexions. Le spectacle est devenu une nécessité dans la majorité des activités de nos sociétés, et l’ambiance du Bocuse d’or ressemble à une compétition de football. Le temps des ambiances feutrées et du silence est dépassé pour la grande majorité des consommateurs. La compétition est devenue le ressort des professions. Comme si le trop-plein d’énergie des meilleurs, ne pouvant se déverser dans des ambiances surprotégées socialement, se devait de trouver un terrain d’exercice.
Par ailleurs, vivre un service dans la cuisine d’un chef montre combien le métier de la cuisine, au quotidien, est proche d’une compétition de haut niveau. En y vivant tous les jours, on perd de vue cette spécificité du métier de cuisinier qui ressemble, sur le plan de l’intensité et de l’engagement physique et psychologique, à très peu d’autres. Seuls la compétition sportive et les
L’esprit de compétition et le besoin de spectacle sont au centre de notre métier. C’est pour cette raison que le mot passion est employé si fréquemment par les chefs lorsqu’ils évoquent leur vie.
Quant à la réussite régulière des candidats français au Bocuse d’or, elle n’est pas uniquement due au fait que la manifestation est organisée dans notre pays. En effet, le jury, où les Français ne pèsent pas plus que n’importe quel autre pays, garantit une totale neutralité. Il faut trouver la cause de cette réussite dans une structure de formation de haut niveau qui n’a pas d’égal. Les grandes brigades, l’esprit de compagnonnage, l’esprit des MOF constituent un encadrement de formation supérieure extrêmement efficace. Et même si, de temps en temps, cet encadrement de la profession peut paraître pesant, il reste un atout extraordinaire pour garantir un savoir-faire d’exception aux professionnels de notre pays.