
Le taux de chômage en France dépasse de nouveau 10 %. La croissance qui a atteint 2,6 % n’a entraîné qu’un nombre très modeste de créations d’emplois. La France, avec l’Allemagne qui traîne son lourd fardeau de population inadaptée de l’ancien régime communiste, est championne du chômage dans les pays très développés. Ce sont plus de 51 milliards d’euros que le pays consacre à l’emploi sans jamais le résoudre. Et dans le même temps circule le bus des métiers et se diffusent les publicités vantant les mérites des emplois de la restauration. En 2004, l’ANPE a diffusé 220 000 offres d’emplois dans le secteur de l’hôtellerie restauration. Les métiers de cuisinier et de serveur sont ceux qui ont le plus sollicité les demandeurs d’emploi dans la plupart des régions de France. Pourquoi de telles distorsions entre l’offre et la demande ? Essentiellement parce que le marché du travail en France est tout sauf un marché fluide.
Les empilages de subventions, aides, indemnités d’une part n’incitent pas les demandeurs officiels à trouver un emploi. La difficulté de licencier
Toutes les instances économiques internationales mettent en garde la France depuis quinze ans sur l’effet négatif de la rigidité de son marché du travail. Mais cesser d’indemniser de faux chômeurs, faciliter les départs pour faciliter les entrées, donc réformer le droit social et la pratique des tribunaux en matière de contrat de travail (contrat qui n’en est plus un depuis 1975) semblent au-dessus des forces de toutes les majorités.
La restauration peine à trouver du personnel, comme le bâtiment et d’autres secteurs où le travail est dur.
Le métier de la restauration n’a pas à culpabiliser outre mesure de sa faible attractivité auprès d’une population d’assistés permanents. La culpabilité revient à une classe politique qui n’a pas eu le courage, comme en Grande-Bretagne, d’affronter les problèmes difficiles, et à une administration et une population juridique pétries des valeurs du non-travail.
Heureusement, quelques contre-feux culturels sont de temps en temps allumés, comme l’émission Oui Chef qui redonne un sens aux valeurs de travail et d’effort. Mais c’est la traduction d’une émission anglaise !