
La parution du Michelin, comme chaque année, fait vibrer de nombreux cuisiniers, car elle représente un classement dont peu de professions bénéficient. Les Palmes du Festival de Cannes ne datent que de 1948, les Césars sont bien plus récents. Le trophée du patron de l’année a moins de trente ans. Le Michelin lui sort avec un certain apparat sa centième édition.
Le guide a donc, de façon objective, valorisé la profession auprès du public en lui donnant un côté sensationnel tout en gardant une réserve de type institutionnelle. Un assemblage difficile à réaliser pour un événement.
Mais en plus, le Michelin, surtout depuis quelques années, a su faire face à la mondialisation et n’a pas laissé à d’autres pays l’initiative de la vision internationale. Adoptant une approche extra française il a, de ce fait, renforcé l’image de la gastronomie française auprès des publics de gastronomes du monde entier. Que l’on apprécie ou pas telle ou telle décision de ce guide, il ne faut jamais oublier qu’il constitue un des moteurs principaux de l’image des chefs français dans le monde. Et cette image est fondamentale pour notre industrie touristique et tout ce qui s’y rapporte. En période difficile, il y a nécessité à la cohésion et à l’expression commune d’une volonté de réussir qui ne laisse pas la place aux critiques autodestructrices.
La gastronomie française ne peut se payer le luxe de querelles internes et doit compter sur la valorisation de toutes ses richesses et de tout son dynamisme, issus des plus jeunes comme des plus anciens.