
Alors que la campagne électorale s’est achevée le dimanche 6 mai avec les résultats que l’on sait, une campagne d’un tout autre genre avait été lancée, il y a déjà plusieurs semaines : celle de la restauration et de son slogan « le goût en mouvement ». Pour la première fois, sur son initiative, la profession a organisé un véritable battage médiatique (affichage, annonces presse, radio et Web, sur le réseau Facebook avec la page Profession restaurateur) visant à capitaliser sur la restauration. La part belle a même été faite à la quinzaine de métiers, décryptée dans le secteur. Entièrement financée par le Fonds de modernisation de la restauration, cette campagne grand public s’adressait aux jeunes, et présentait plusieurs enjeux dont celui des opportunités qui leur étaient offertes. On y retrouve, en outre, la problématique de recrutement et celle de la diversité du secteur. Cette diversité, EURO RSCG, l’agence de pub en charge de la campagne, a choisi de l’illustrer dans le plan media, au moyen de quatre visuels différents, représentant quatre types de restaurants. La campagne presse et affichage conserve néanmoins toujours la même ligne directrice sur chacune des affiches. A savoir : les restes d’un repas sur une table après le passage de clients et une baseline identique concluant que « Tout se passe au restaurant ».
Si Roland Héguy, président confédéral de l’Umih, s’est félicité du consensus de cette campagne qui a remporté les suffrages de l’ensemble des organisations patronales, à la rédaction du Chef, on s’est étonné de voir qu’un visuel de fast food, illustrant l’un des 4 types de restauration, avait été validé par les syndicats.
A l’heure où l’on tente de défendre l’avenir de la profession et d’encourager la formation des chefs et des cuisiniers, il ne semble déjà pas acceptable de la part des organisations patronales de cautionner le statut de restaurant donné à Mac Donald’s par la France. Quant à mettre en parallèle une table gastronomique, un bistrot et un fast food comme l’a fait sans vergogne cette campagne de publicité, c’est à se demander si les syndicats ont choisi leur camp !
Si l’on suit cette logique, on se demande bien à quoi sert cette autre bataille autour du label de maître-restaurateur. A moins que les organisations patronales aient derrière la tête une vague stratégie d’ouverture qui viserait à élargir les critères du label pour accrocher le sésame aux portes des établissements de restauration rapide…
Francis Luzin
Directeur de la publication