
Survivre ou mourir… Voilà ce qui attend la profession, déjà à bout de souffle, notamment, à cause des 39h (35h + 4h), totalement inadaptées au métier. Surtout quand on sait qu’un chef propriétaire effectue environ 80h par semaine. La mise en place de ces horaires hebdomadaires prouvait déjà que les pouvoirs publics ne comprennent rien aux problématiques du secteur.
Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme a donné rendez-vous aux restaurateurs à la rentrée pour leur dire à quelle sauce ils allaient être mangés. Le gouvernement a-t-il l’intention de revenir sur ses promesses faites durant la campagne électorale ? Bref, rien ne change, on donne d’une main pour reprendre de l’autre. Avec pour arguments massues le déficit de l’Etat chiffré à 4,6 milliards d’euros en juin sur un an.
Si la TVA repasse à 19,6%, autant bâtir dès maintenant les fondations du cimetière de la profession. Car, le seul moyen de s’en sortir consisterait à augmenter les prix de 11 % (selon une étude Eurogroup Consulting commandée au premier trimestre par les organisations professionnelles). Les restaurateurs n’ont plus qu’à annoncer ouvertement à leurs clients qu’on se paie leurs têtes et mettre directement la clé sous la porte.
Si l’on s’engage sur cette pente glissante, inutile de consulter une boule de cristal. On sait déjà que le chômage sera le prochain chantier du gouvernement.
Car, rappelons-le, les indépendants du secteur représentent les ¾ de la restauration commerciale. Rappelons aussi que ce secteur a créé 3,5 fois plus d’emplois que la moyenne nationale de 1993 à 2009…
Francis Luzin
Directeur de la publication