
Curieux destins que ceux de ces deux personnages. Il y a cinquante ans, le professeur était admiré. De nombreux jeunes gens, tout en le craignant, rêvaient de devenir ce détenteur du savoir que l’on saluait et que l’on écoutait. Il y a cinquante ans, le cuisinier, lui, au mieux, pouvait figurer dans des histoires drôles mais peu de gens le connaissaient ou le reconnaissaient. Lui-même n’affichait pas sa profession alors que le professeur s’en enorgueillissait. Le professeur était habillé avec rigueur, portant cravate ou noeud papillon.
Aujourd’hui, le professeur fait grève et les commentateurs avertis décèlent en lui son mal-être de n’être plus respecté et encore moins considéré. Le professeur ne veut surtout pas travailler une année de plus prétextant que son métier est trop dur. Pourtant, c’est dans cette
Qu’est il arrivé pour que le professeur soit aussi brutalement descendu de son piédestal et en soit autant conscient, et que le cuisinier, dans le même temps, y soit monté, lui que l’on voit dans tous les grands magazines ?
Le professeur a cessé d’être un exemple car il a banalisé son métier et qu’il se comporte comme un irresponsable.
La jeunesse qui gagne a besoin d’un cadre structurant, illustré par des personnalités fortes, porteuses de valeurs, de travail, de combat et de réussite.
Le cuisinier aujourd’hui incarne, au contraire du professeur, l’image du travail, du combat et de la réussite.
Même si son métier est pénible et astreignant, il a conquis un véritable statut dans notre société grâce aux valeurs fortes qui l’animent.