
Le 28 mai dernier, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, dévoilait les grands axes de la réforme des lycées professionnels puisés dans le rapport sur l’avenir de la voie professionnelle scolaire remis par Régis Marcon et Céline Calvez, députée des Hauts-de Seine. En ligne de mire : repenser la voie professionnelle scolaire pour revaloriser les métiers.
« Pour cette réforme d’envergure, nous avons mené un travail commun avec Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Muriel Pénicaud, ministre du Travail, de façon à ce que les réformes – qu’il s’agisse de celles sur le Bac, sur l’apprentissage ou sur la voie professionnelle en milieu scolaire –, soient pensées de manière conjointe avec des points de passage entre les différents systèmes de formations. Notre but : relever le défi de la formation et de l’emploi. C’est primordial quand on sait que 24 % des 16-24 ans sont à la fois sans formation, sans diplôme et au chômage. à contrario, plus de 300 000 emplois sont non pourvus notamment dans notre secteur.
Dans le cas de la voie professionnelle scolaire, notre but est d’amener plus de jeunes vers les métiers notamment ceux qui embauchent et les fidéliser car nombre d’entre eux intègrent ces formations par défaut et donc abandonnent. Pour y arriver, nous misons sur une orientation plus efficace avec une collaboration étroite avec les collèges. Puis, l’idée est de ne plus proposer d’entrée de jeu des formations à des spécialités de métiers mais à des familles de métiers. Cela laisse une certaine ouverture aux jeunes. Un futur cuisinier sera à même de connaître le service et l’œnologie. De même qu’un professionnel de la salle connaîtra un peu le métier de cuisinier.
Autre nouveauté en terminale, les jeunes pourront opter pour deux modules, soit conforter un peu plus leurs études pour être plus aptes à aller au BTS, soit miser sur l’insertion professionnelle avec une présence accrue en entreprise. De plus, le but de cette réforme est de rapprocher l’apprentissage avec le système scolaire pour ne plus avoir deux systèmes
de formations qui s’ignorent. Le CAP en 1, 2 ou 3 ans et la création de trois campus d’excellence par région réunissant tous les modes de formations vont dans ce sens. Nous créerons ainsi des lieux de vie, de formation et d’innovation en lien étroit avec les régions qui associeront les acteurs de la recherche et surtout les entreprises. Ces campus regrouperont les centres qui forment du CAP jusqu’au BTS, ceux ouverts à l’apprentissage et à la formation continue pour les jeunes et les adultes. Cela deviendra un espace de rencontres entre tuteurs, maîtres d’apprentissage et formateurs et permettra un rapprochement indispensable entre les écoles et les entreprises. Dans notre secteur, nous allons ouvrir la formation à différents secteurs innovants, la restauration rapide, les collectivités, les nouveaux concepts, les différents types de services en salle en permettant notamment aux jeunes grâce à des incubateurs de créer leur entreprise. Quant aux lycées hors campus, ces derniers seront intégrés dans un réseau d’établissements.
Avec la réforme de la voie professionnelle scolaire, nous essayons de couper court à l’idée qu’apprendre un métier n’est que manuel. Un métier peut vous élever. Le but de l’école, de l’Éducation nationale est de former des jeunes à un métier certes mais – et c’est là toute la valeur de cette réforme – de les former à la vie ! »
Régis Marcon