
Les gouvernements de l’actuelle majorité n’ont cessé de répéter qu’ils voulaient simplifier la vie des entrepreneurs et des PME pour dynamiser la croissance et l’emploi. Dans la restauration, cet objectif est largement loupé. Aucun patron ou directeur ne sait aujourd’hui sur quelle base payer son personnel, combien d’heures les faire travailler, quel taux de majoration appliquer aux heures supplémentaires, quel nombre de jours de congés leur donner, quelle réglementation leur appliquer pour le travail de nuit (après 22 heures). L’accord dérogatoire à la loi sur les 35 heures ayant été annulé par le Conseil d’Etat, théoriquement le texte précédent instituant 43 heures devrait s’appliquer, sachant que le premier contentieux le rendrait obsolète.
L’annulation de l’accord de juillet 2004 est due au problème des heures d’équivalence qui ne peuvent s’appliquer au personnel administratif. Un amendement voté dans la précipitation mais en cours de navette parlementaire, rétablit de façon artificielle la situation de l’accord. Il ne répond pas aux questions des heures de nuit, aux jours de congés supplémentaires, au taux de majoration des heures supplémentaires ni à la rétroactivité
Comment en est-on arrivé à une telle pagaille ? D’autant que celle-ci ne va pas se résoudre d’un coup de baguette magique par des négociations miracles avant le 31 janvier 2007, date de fin d’effet de l’amendement. Le gouvernement et le chef de l’Etat s’étaient engagés sur la baisse de la TVA et sur l’abrogation de la loi sur les 35 heures. Ils ont failli à leur parole dans les deux cas. Et en refusant de prendre leurs responsabilités ils ont plongé la profession dans un imbroglio juridique inconnu jusqu’ici. Question » aide aux PME générant de l’emploi « , il est difficile de faire pire.
Le manque de courage politique représente ce qui coûte le plus cher à l’économie d’un pays et à son emploi. Nous en avons la triste preuve. La loi sur les 35 heures devait être abrogée pour remettre le pays au travail. L’Etat a fait croire qu’il pouvait la contourner sans l’affronter, les restaurateurs et hôteliers, bernés, paient le prix fort d’une telle dérobade.