
a différence d’opinion entre les plus de 55 ans et les 7-26 ans, si elle est évidente, a été mesurée dans les différents pays riches grâce à une grande enquête réalisée par le réseau international d’agences de publicité Euro RSCG Worldwide.
En France, les moins de 26 ans sont 86 % à penser qu’il faut avant tout profiter de la vie, pour 50 % parmi les plus de 55 ans. Ce phénomène n’est pas uniquement hexagonal puisque les jeunes anglais sont, à 73 %, des adeptes du plaisir de vivre alors que leurs aînés le sont à 56 %. Les jeunes français sont aussi très largement plus adeptes d’une culture mondiale alors que leurs aînés restent très méfiants. Les jeunes français rejoignent ainsi les jeunes hollandais, australiens et chinois de Hong Kong. Mais, dans le même temps, les jeunes français sont les plus opposés à la puissance des multinationales (82 %) alors que leur homologue anglais, et surtout américains, y sont moins opposés.
Cette enquête montre que les comportements de consommation vont continuer à se modifier largement. La jeunesse française est moyennement sensible aux idées de terroir et d’exception nationale. La
La restauration traditionnelle va progressivement être remise en question et il y a à parier que la gastronomie ne pourra rester isolée dans sa conception nationale. Les restaurants «tendance» ne constituent pas une mode passagère, mais deviendront progressivement la normalité dans les années à venir. La «World Food», sous une forme ou sous une autre, gagnera du terrain et les chefs qui veulent réussir devront l’intégrer dans leur quotidien. Sans penser pour autant que l’on mangera la même chose dans tous les restaurants des métropoles mondiales, il faut accepter l’idée que dans le futur le menu français classique perdra du terrain. Pour que la France garde une suprématie (un leadership, diraient les modernistes) qui lui est de plus en plus contestée, ses chefs doivent voyager, comme leurs clients et futurs clients et tirer partie de leurs observations, ceci afin d’en dégager une cuisine française contemporaine qui ne soit pas la copie de celle qu’élaborent les chefs anglo-saxons.
Une grande mutation culturelle pour éviter de devenir une zone musée et pour continuer à exercer notre créativité.