
On n’est jamais mieux que chez soi. L’adage est un peu simpliste mais deux événements récents viennent de nous le rappeler. Jean-Marie Amat et Jean-Luc Rabanel, deux chefs de grand talent qui avaient monté leur maison, des hôtels restaurants, et qui ont été obligés de les quitter précipitamment sous la pression des actionnaires, en ont fait l’amère expérience.
Dans les deux cas, ces chefs dirigeants, pour des raisons de développement et d’investissements, s’étaient retrouvés dépendants d’actionnaires amis. Ils avaient, l’un comme l’autre, perdu la propriété de l’affaire et, quelle que soit leur fonction de P-DG, ils étaient révocables ou licenciables. Pour des raisons de gestion dans les deux cas, les actionnaires, véritables propriétaires, ont fait jouer leur autorité et les deux chefs, aussi connus et reconnus de leur clientèle, se sont retrouvés dehors.
Le modèle anglo-saxon du chef qui lève des fonds pour développer son affaire ou pour passer une phase difficile contient le revers de la médaille : la fragilité du chef qui n’est plus véritablement le patron, même si
Le chef financé par un investisseur peut se trouver dans une situation presque aussi fragile que celle d’un chef salarié. Mais il a tendance à l’oublier du fait de son statut dans l’entreprise et de sa renommée.
La situation des entreprises, leur équilibre de gestion deviennent plus complexes à maîtriser aujourd’hui du fait de l’énorme enchérissement des charges salariales. La dimension technique et artistique ne suffit plus à assurer la position d’une maison. Les capacités de gestion financière et de management du personnel vont prendre progressivement le pas sur la pure aptitude à la cuisine.
Le chef qui ne se préoccupe que de sa cuisine a peu d’avenir. Il doit obligatoirement devenir aussi gestionnaire dans sa fonction d’encadrement ou d’entrepreneur.