
Les artistes peintres et sculpteurs de l’Art Nouveau, en 1900, ont su ne pas se cantonner dans une définition trop étroite de leur activité. Ils ont, du coup, bouleversé toutes les conceptions de la décoration intérieure et extérieure des bâtiments publics et privés et ont imprégné la vie quotidienne des Français. Ils ont fait pénétrer le beau dans la vie quotidienne.
Les artistes de la gastronomie doivent se sentir investis de la même mission : faire pénétrer le bon dans la vie quotidienne des consommateurs.
La Haute Gastronomie Française, et surtout ses chefs, peuvent contribuer au bien-être national en s’investissant dans des formes de restauration qui sortent du cercle restreint des grands restaurants étoilés.
Le champ est vaste : de la brasserie au fast-food, de la restauration collective au restaurant de loisir. Marc Veyrat ainsi que ses collègues, Michel Bras, Jacques Chibois, Jean-Michel Lorain, Olivier Roellinger font oeuvre utile en s’investissant dans la formation des chefs de l’entreprise de restauration collective Sodexho. Antoine Westermann, en aidant son fils, Jean, à lancer une boutique de sandwicherie de qualité, ouvre la voie d’une approche qualitative du fast-food français.
Les frères Pourcel et Olivier Château, qui
Il faut saluer leur courage et espérer qu’ils seront suivis. Car la créativité des grands chefs et leur savoir-faire technique peuvent influer sur le visage de la restauration. Au lieu de se lamenter sur la «mal bouffe» avec des arguments faciles, les chefs de file de notre gastronomie doivent entrer dans l’arène du grand public.
Dans le domaine des plats préparés vendus en grande surface, des Michel Guérard, des Paul Bocuse, des Joël Robuchon, des Troisgros, des Senderens, des Loiseau et dernièrement des Michel Sarran ont rendu de fiers services à la nutrition dans les foyers.
La restauration hors foyer de tout niveau attend encore le mouvement de fond qui lui permettra de faire rimer grandes quantité et qualité.