
Le combat des restaurateurs pour une baisse de la TVA, une baisse des charges et une remise en question de la loi sur les 35 heures n’est pas une lubie issue d’une attitude égocentrique de la part d’une profession rétrograde. Cette attitude est économiquement très saine, comme nous le montrent les différents indicateurs internationaux. Les entrepreneurs de la restauration et de l’hôtellerie ne sont pas les seuls à considérer que les conditions dans lesquelles évoluent les entreprises françaises ne sont pas optimums pour favoriser un développement des richesses et de l’emploi.
Les plus grands experts mondiaux, s’appuyant sur des chiffres et sur les opinions de décideurs étrangers, constatent que notre pays se rigidifie. Nous avons dans ces colonnes noté à plusieurs reprises que la richesse nationale par habitant n’avait cessé de diminuer relativement à de nombreux autres pays européens. Tout d’abord, la Grande-Bretagne nous a ravi la quatrième place de grande puissance industrielle. Mais d’autres pays comme le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas nous ont dépassés en termes de richesse par habitant. Dans le monde des pays comme Singapour, Taïwan par exemple, qui étaient presque sous-développés par rapport à la France il y a vingt-cinq ans, nous
Des lois comme celles des 35 heures et la place de plus en plus écrasante de l’Etat dans les décisions économiques nous donnent une telle image, alliée à une quasi-impossibilité de nous réformer et d’adopter pleinement les règles du jeu d’une économie libérale.
Les patrons de la restauration et de l’hôtellerie ont raison lorsqu’ils réclament un allégement des contraintes qui pèsent sur eux. Ils ont, en tous les cas, raison au regard de l’économie mondiale.
Et leur combat ne peut être assimilé à celui, totalement rétrograde et suicidaire, des corporations et des métiers arc-boutés sur leurs avantages et leurs privilèges. Toutes ces professions, qui exigent toujours plus d’avantages et toujours moins de contribution personnelle, entraînent le pays vers le bas, vers l’appauvrissement alors que le combat des restaurateurs est celui de la liberté de travailler et d’entreprendre qui est le seul garant de la richesse d’une nation.