
Depuis le mois dernier, nous avons entamé une série d’entretiens-réflexions sur le thème central de la gastronomie : le classicisme et la novation dans la haute cuisine française.
L’époque est propice pour aborder ces questions de fond. D’une part parce que la presse anglo-saxonne continue son travail de sape pour faire passer dans les esprits l’éclipse de la cuisine française dans le monde. Des magazines anglais ne classent que dix restaurants français dans les cinquante meilleurs mondiaux, le premier français étant à la sixième place, et onze restaurants anglais, dont un à la première place. Cette action de déstabilisation a été entamée il y a de nombreuses années par des magazines américains comme Newsweek. Reprises par la presse belge francophone ou même par l’AFP, ces attaques portent leurs fruits dans la clientèle internationale. S’il est bon de
Il est important aussi d’aborder ces questions car la gastronomie vit une mutation de génération. Une vague entière de chefs de talent arrive à maturité et a besoin d’être mise en lumière. Elle se doit aussi d’assurer ses fondements idéologiques et techniques.
Le débat que nous lançons a donc un double objectif : repréciser les raisons et les moyens qui permettent à la gastronomie française de ne pas être assimilée à la gastronomie anglo-saxonne ou espagnole, même si elles connaissent des progrès indéniables ; et se projeter sur l’avenir de notre métier en montrant comment et avec qui il va s’orienter dans le futur.