
Dans l’océan de morosité qui baigne la profession de la restauration et plus largement le CHR, un îlot d’optimisme se dégage : les consommateurs du pays auront de plus en plus besoin de ce service et il y aura besoin de davantage de patrons et de salariés en 2010 dans nos métiers. Le rapport Avenir des Métiers du Commissariat Général au plan a estimé qu’à l’horizon 2010 l’emploi dans le CHR devrait augmenter de 15 % pour les patrons de restaurants, d’hôtels et de cafés, de 19,7 % pour les employés et agents de maîtrise et de 32,2 % pour les cuisiniers. La profession devrait donc accueillir 80 000 nouveaux patrons, 50 000 pour remplacer ceux partis à la retraite et 30 000 pour faire face aux nouveaux besoins. Pour les cuisiniers, ce seront 35 000 qui remplaceront les départs à la retraite et 70 000 qui créeront de nouveaux postes pour répondre à l’accroissement de la consommation.
A la différence des agriculteurs, des ouvriers de la mécanique, du textile comme de l’électronique, des secrétaires et des employés de banque ou des épiciers, les
Les cuisiniers et le personnel de salle n’ont pas été remplacés par une automatisation ou une informatisation. Même avec les progrès de l’agroalimentaire. On pourrait conclure à ce paradoxe d’apparence que les progrès de l’agroalimentaire aident la restauration à garder son dynamisme sans détruire plus d’emplois que l’évolution de la consommation n’en crée.
Par ailleurs, il est rassurant de noter que la modernisation du secteur n’a pas drastiquement réduit l’importance des entreprises indépendantes. L’extension des chaînes ne peut se passer de la franchise qui s’appuie sur des patrons de PME. Et les indépendants eux-mêmes n’ont cessé de s’adapter aux évolutions des attentes de la clientèle.
Si notre secteur d’activité a gardé tout ce dynamisme, c’est qu’il est basé sur le travail personnalisé des hommes et des femmes et non sur un travail anonyme.
Aux professionnels de garder cet atout majeur de leur métier, mais aussi à l’Etat qui, dans notre économie semi-libérale, influence par ses décisions fiscales et sociales le profil des secteurs économiques, de conserver vivace cette pépite d’emploi si nécessaire à notre société postindustrielle.