
Le classement des « 50 meilleurs restaurants du monde », appelé le 50 Best, vient d’être publié. Pour bien le comprendre ? D’après le site officiel, nous avons 1040 votants répartis dans 26 régions, soit 40 votants par région. Chaque votant dispose de 10 voix, ce qui représente 400 voix par région.
Sur ses 10 voix, chaque votant doit citer 6 restaurants de sa région et 4 restaurants extérieurs à sa région. Pour la région France, cela représente 240 voix minimum, soit à peine 2,5 % des voix totales auxquelles peuvent s’ajouter les voix venues des autres régions.
À la lecture du classement 2017, c’est une performance de voir 6 chefs français sur 50, soit 12 % de nominés, apparaître.
Le péché originel de ce classement est toujours d’actualité. En effet, les régions France et Japon, où il y a pléthore de bons restaurants, sont forcément désavantagées par rapport aux régions où la présence d’établissements de haut niveau gastronomique est faible. Un autre élément semble troublant : les votants n’ont pas l’obligation d’apporter la preuve de leur repas, ce qui pose la question de la légitimité de certains jugements, sans tenir compte, de plus, de la qualité des votants.
Le 50 Best est, enfin, la justification de prédilection de la presse anglo-saxonne pour taper sur la gastronomie française, en particulier ; John Langchester, qui s’est permis d’affirmer sans vergogne « qu’en France, on se regarde le nombril et que sa gastronomie n’est plus ce qu’elle était », ou ce chroniqueur du Guardian qui a voulu faire son autopromotion en publiant une « critique », grossière à l’encontre de Christian Le Squer. Heureusement que le ridicule ne tue pas…
Cependant, il faut souligner le rôle utile des classements qui mettent en avant la profession auprès des médias et valorise la haute gastronomie. Un pays comme l’Australie l’a bien compris puisqu’il a financé la dernière édition du 50 Best qui est devenu une machine à cash, médiatiquement incontournable. Pourquoi pas !
Il serait bien que le futur gouvernement de notre pays comprenne l’importance de notre profession pour le tourisme et pour le développement des exportations, au travers de notre savoir-faire gastronomique et de nos produits d’exception et qu’il y consacre un ministère dédié.