
Pierre Gagnaire revient, pour le Magazine Le Chef, sur son rôle d’Expert de la nouvelle Bourse Badoit pour la Joie qui, en 2021, soutiendra financièrement 5 bars, restaurants ou concept culinaire fixe ou mobile, ouverts entre 2019 et 2020 et ce, jusqu’à 20 000€ chacun.
- Quel est votre rapport avec la transmission ?
Pierre Gagnaire: Avec cette crise liée à l’épidémie de Covid 19, nous nous devons, plus que jamais, de transmettre. On se rend bien compte, surtout aujourd’hui, que des gestes, un savoir-faire ou des habitudes en cuisine peuvent vite partir en fumée… La transmission, ça n’est pas qu’un devoir, c’est aussi un plaisir. Le plaisir de partager et de donner ccquis, ce que l’on a compris au fil des années. C’est aussi ce qui fait la valeur de nos métiers. Si ce travail n’est pas fait, tout cela se perd.
- Quelle importance accordez-vous à la Bourse Badoit pour la Joie au regard de la situation économique et sanitaire ?
P.G. : Tout l’intérêt est ici de donner 1 petit coup de pouce aux gens qui se lancent dans une nouvelle aventure, une nouvelle expérience. Aider à monter une sandwicherie, à faire des soupes ou des quiches : il ne s’agit pas forcément de contribuer au développement d’un concept gastronomique pur, et c’est ce qui est pertinent avec cette Bourse. Ce sont tous ces « interstices » de nourriture qui sont en train de se développer qui sont intéressants. Car aujourd’hui, les gens appellent ou commandent pour se nourrir, les choses changent… « L’expérience nourriture » évolue et explose, il y a désormais 100 façons de prendre ses repas, c’est aussi tout cela qu’ambitionne d’explorer la Bourse Badoit pour la Joie. Chaque concept sera attentivement étudié…. Mais surtout, il faut que chaque histoire présentée par les candidats ait du sens et de la valeur.
- Comment envisagez-vous l’après Bourse Badoit au niveau de l’accompagnement des gagnants ?
P.G. : Tout cela se fera en fonction de la personnalité des gagnants. C’est une question d’échanges et de rencontres. Cela se fera un peu au cas par cas car tous n’auront pas les mêmes demandes. Mais ce sera également à eux d’être à la fois curieux et malins pour chercher chez chaque expert ce qui leur permettra d’avancer de la meilleure manière. Nous sommes quatre, avec des profils très différents. Le travail des gagnants est aussi de venir chercher ce dont ils ont besoin chez chacun de nous.