
Comme beaucoup d’entre nous, les chefs sont dans l’impossibilité de travailler actuellement. Nous avons voulu échanger avec eux sur leur quotidien et leur appréhension face à cette situation totalement inédite.
Après le choc de l’annonce, comment organisez-vous votre quotidien ?
Christophe Bacquié : Les premiers jours, il a fallu organiser toutes les démarches administratives, les clients, les fournisseurs, rassurer les collaborateurs… ça a été brutal et intense. Il a fallu accuser le coup rapidement pour agir vite et ne pas céder à la panique de cette annonce si rapide !
Qu’avez-vous mis en place pour vos maisons (chômage/prêt/report) ?
Toute la panoplie ! Nous sommes dans un pays qui a proposé beaucoup de choses pour tenter de limiter la crise économique qui va suivre et nous avons décidé de tout mettre en œuvre pour préserver nos affaires (prêt, chômage partiel pour tous les collaborateurs). Une fois par semaine, j’échange avec tous mes collaborateurs (120 au total) pour prendre des nouvelles de leur santé bien sûr et pour réfléchir à la réouverture.
Envisagez-vous de modifier l’offre de vos restaurants ?
Oui bien entendu, nous avions déjà envisagé cela avant le confinement au vu des réservations qui ne cessaient de réduire et surtout dans le but de continuer à garantir une qualité optimale à nos clients. Nous envisageons bien entendu d’appliquer cela quand nous pourrons refaire notre métier et réouvrir nos restaurants.
Anecdote / tribune libre
On a fermé d’une manière et on réouvrira d’une autre, plus rien ne sera comme avant. Il faut apprendre chaque jour à s’adapter et préparer la suite. Nous ressentons un sentiment d’impuissance ! Et une grande envie aujourd’hui que tout change. On se rend certainement compte que la terre n’a pas besoin de nous pour tourner, avec ce qui nous arrive je souhaite que les comportements des êtres humains changent, que notre approche et notre quotidien évoluent.
Il faut apprendre à s’adapter et peut-être redécouvrir la notion de temps si absente dans nos métiers. Bien entendu, ce n’est pas du temps « libre » que l’on aurait aimé avoir mais cela oblige à s’adapter et on arrive à faire des choses que l’on ne faisait pas avant (inutile par exemple de prendre un avion pour une réunion, l’application Zoom fonctionne très bien !).