
Comme beaucoup d’entre nous, les chefs sont dans l’impossibilité de travailler actuellement.
Nous avons voulu échanger avec eux sur leur quotidien et leur appréhension face à cette situation totalement inédite.
. Comment avez-vous pris l’annonce de la fermeture ?
Pierre Gagnaire : Avec mes établissements en Asie qui avaient déjà fermé, l’hypothèse d’une fermeture en France était pressentie.
Notre principal souci est et sera de limiter les prises de décisions hâtives en évitant de remettre trop les choses en question notamment en matière d’emploi ou vis-à-vis de nos fournisseurs.
La décision de fermeture est assez difficile à digérer et à gérer, il faut bien sûr tenter de faire des économies mais pas n’importe comment.
En France il y a beaucoup de choses qui peuvent donner matière à critiques mais nous avons tout de même un filet social certain et plutôt protecteur ce qui n’est pas le cas dans de nombreux pays du reste du monde, il faut saluer cela et ne pas toujours tout remettre en question.
Il ne faut surtout pas céder à la panique et de nouveau se rendre compte que nous sommes plutôt protégés.
Avec mon expérience de Saint-Etienne j’ai appris à ne pas m’affoler et me laisser le temps de la réflexion.
C’est une période inédite, il est très difficile de faire des projections, il faut retenir son souffle, et attendre.
. Que faites-vous ?
Je prends du temps pour moi ce que je ne fais jamais. Bien sûr je cuisine pour ma famille mais je prends aussi beaucoup de temps pour lire et me reposer.
. Anecdote
Sur mon bureau j’ai une carte que je conserve depuis plus de 30 ans. C’est le terme « crise » en chinois qui est symbolisé par 2 écritures, une qui signifie « danger » et l’autre « opportunité ». Je vais garder la deuxième.