
À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, la conférence « Vers une consommation durable des ressources de la mer : Le rôle de la science et des chefs en tant qu’acteurs du changement » s’est tenue le 6 juin dernier à l’Unesco, en partenariat avec Relais & Châteaux et Ethic Ocean. Cet événement s’inscrit également dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). Scientifiques, chefs, pêcheurs et mareyeurs se sont donc réunis pour débattre d’actions à mener conjointement.
Plusieurs scientifiques internationaux sont d’abord intervenus lors d’une 1ère table-ronde pour dresser l’état des lieux des ressources maritimes. Leur bilan était plus qu’alarmant, notamment en ce qui concerne la surconsommation. « Dans les années 1950-1970, nous consommions par an dans le monde 9 kg de poissons par personne, aujourd’hui, nous sommes à 21 kg. Nous ne parvenons pas actuellement à inverser la courbe de la perte de la biodiversité », a affirmé Philippe Cury, chercheur à l’Institut de Recherche pour le Développement. La question de la pollution au plastique ainsi que l’acidification des océans ont également été évoquées pour leur impact sur le goût, l’apparence et la composition nutritionnelle des produits.
Olivier Roellinger, vice-président Relais & Châteaux, est ensuite intervenu dans un court enregistrement vidéo pour appeler tous les chefs présents à « unir leurs efforts pour faire comprendre l’urgence de la situation au grand public ». Elisabeth Vallet, directrice de l’ONG Ethic Ocean, a également insisté sur la capacité des restaurateurs à « influencer l’ensemble de la chaîne de production par leurs critères d’achat ». La scientifique a notamment appelé à être vigilant quant aux lieux de pêche des poissons, leur taille de maturité et aux labels. Puis le chef Julien Dumas et sa mareyeuse, Emmanuelle Marie, ont expliqué leurs changements de pratiques. Le chef du restaurant Lucas Carton a ainsi déclaré avoir rayé de sa carte la langouste et le homard d’Ecosse, au profit de poissons moins connus mais issus de la pêche française comme le mulet noir ou la dorade grise.
Enfin, plusieurs jeunes lauréats du concours Olivier Roellinger pour la préservation des ressources de la mer ont pris la parole pour défendre, entre autres, l’utilisation complète des poissons dans leur cuisine, et non plus seulement des morceaux choisis. L’intégration du critère du gaspillage dans plusieurs concours a également été saluée.