
Le restaurant triplement étoilé de Mauro Colagreco à Menton Le Mirazur observe une décoration totalement repensée par Caroline Lory. Contactée par le chef en octobre dernier, la décoratrice a relevé le challenge malgré un chantier complexe et des délais courts. « L’une des difficultés étaient de repenser un projet avec des éléments déjà en place et du mobilier existant à ne pas toucher, comme les chaises et les tables en olivier », explique Caroline Lory.
Concernant les baies vitrées à changer dans le respect de l’architecture originelle, son choix a été de « répondre avec des formes courbes, voluptueuses que l’on peut retrouver dans les formes de l’office ou encore dans les transitions de matières au sol. Tout l’enjeu du projet était de s’inscrire dans un volume anguleux et bruyant et de réussir à créer un lieu convivial, confortable et doux ».
Les matériaux choisis, bruts, aux matières originales et aux formes sobres, font référence aux nombreux voyages du chef. La nouvelle cloison stylisée de forme ovoïdale, inspirée par le jardin et le four à pain qui s’y trouve, observe ainsi un revêtement nerlat. Elle est également recouverte de chaux pour accueillir l’office. « L’office est un peu le centre névralgique du restaurant gastronomique. Il représente le foyer ». « Le feu est l’essence même de la cuisine. J’ai voulu créer une correspondance entre les jardins et le restaurant. Comme si j’avais rapporté le four au cœur du restaurant gastronomique comme l’élément de décor principal », déclare Caroline.
Côté lumière, 2 types d’éclairage ont été installés : l’un à la configuration classique pour le restaurant gastronomique de 45 couverts, et l’autre pour les soirées banquets. « Un lieu fonctionne grâce à la lumière, aux matériaux et aux contrastes », continue la décoratrice. « Au Mirazur, les tables sont orientées avec vue sur mer, face à de grandes baies vitrées éblouissantes qui perdent de leur intérêt quand vient le soir. Il a fallu faire un gros travail sur l’éclairage pour faire vivre le lieu quand tombe la nuit ».
©Nicolas Lobbestael