
Après avoir abordé la question du Flexitarisme, la 2e édition de la table ronde « MeatLab » a rassemblé le 10 janvier 2019 des experts invités à débattre autour de la question : « L’assiette a-t-elle un genre ? ».
Les échanges ont été avant tout centrés sur la consommation différenciée de viande entre les femmes et les hommes. Pour Marie Tréguer, food usage manager chez Kantar world panel, « on parle davantage d’atypisme que de vraie différence ». Ainsi, les hommes consommeraient à peine plus de viande que les femmes, mais des morceaux de bien meilleure qualité.
Selon la neurobiologiste Catherine Vidal, cela s’expliquerait moins par les besoins physiologiques plus faibles chez la femme, que par « des prescriptions et des interdictions alimentaires forgées par la société ».
De plus, Sylvie Avallone, professeur de nutrition et sciences des aliments à Montpellier SupAgro, a rappelé que les besoins en vitamines et nutriments ne dépendent pas du sexe mais bien de l’état physique de la personne.
Enfin, la psychanalyste et chroniqueuse média Caroline Weil, a expliqué comment « la séduction influe sur le choix de l’assiette ». Là encore, la femme est amenée à moins manger, quand l’homme est dans « l’excès », pour la première il s’agit de rester mince pour séduire, et pour l’autre d’être fort. Une construction sociale basée sur des « tas de clichés » qu’il est difficile de déconstruire a souligné le sociologue Jean-Pierre Poulain.