
Le verdict tant attendu du concours de l’un des Meilleurs Ouvriers de France « Maître d’hôtel, du service et des arts de la table » a été dévoilé le 8 novembre dernier à l’hôtel Barrière le Normandy de Deauville. Parmi les 11 candidats finalistes, 6 se sont vu proposer, par le COET-MOF, l’attribution du titre « Un des Meilleurs Ouvriers de France » après deux jours d’épreuves diverses et variées mêlant à la fois pratique, théorie et créativité. En plus des traditionnelles épreuves telles former des commis (1 élève en bac STHR du Lycée Notre Dame de Nazareth à Douvres-la-Délivrande et 1 futur enseignant de l’ESPE d’Antony), réaliser le service d’un dîner et son chef-d’œuvre (création et finition d’un dessert en salle), le grand oral (autour de la thématique de « la révolution digitale ») et l’épreuve d’anglais, cette année le COET-MOF a innové en demandant aux candidats d’adresser un vidéoclip de 50 à 70 secondes dans lequel ils devaient présenter la réalisation de leur chef-d’œuvre à destination du grand public et des professionnels. Autre innovation 2018, le grand oral était ouvert au public.
Les 6 lauréats recevront leur titre lors de la grande cérémonie qui aura lieu à l’Université de la Sorbonne, à Paris, en mars prochain.
Lauréats Un des Meilleurs Ouvriers de France « Maître d’hôtel, du service et des arts de la table » :
Michaël Bouvier, La Pyramide – Patrick Henriroux** à Vienne (38)
Bruno Casassus-Builhé, Restaurant de l’Hôtel de France à Auch (32)
Laurent Delarbre, enseignant au lycée d’hôtellerie et de tourisme de Gascogne à Talence (33)
Marc-Thomas Fefin, Le Gabriel** à Paris (75)
Antoine Petrus (MOF Sommelier 2011), Le Taillevent** à Paris (75)
Simon Verger, Le Gabriel à Bordeaux (33)
Michaël Bouvier
« Je suis ravi. C’est ma deuxième finale. Je suis quelqu’un qui stresse beaucoup et cette année j’ai entrepris de travailler sur cela. Les connaissances c’est essentiel, mais il faut aussi gérer son stress et la pression. J’ai appris à relativiser, à voir les choses de manière positive et à aller de l’avant ! Ce titre incarne l’excellence. Je vais continuer à faire ce que je fais au quotidien, échanger avec mes jeunes et continuer l’engagement que nous menons avec Ô Service des Talents de demain pour créer du lien dans les écoles hôtelières. »
Bruno Casassus-Builhé
« Je ne réalise pas ! J’ai eu l’occasion par le passé de travailler avec des Meilleurs Ouvriers de France, pâtissier, cuisinier, maître d’hôtel, c’étaient à chaque fois des gens passionnés par leur travail et qui savaient transmettre. Nous avons une entreprise familiale pour laquelle nous travaillons nuit et jour. Aussi, ce titre vient-il couronner mon travail certes mais également celui de ma famille. C’est aussi merveilleux pour nos clients qui m’ont soutenu. C’est une magnifique reconnaissance professionnelle. »
Laurent Delarbre
« J’ai beaucoup de souvenirs et d’images qui défilent devant les yeux. C’est une grande émotion. J’ai une grande pensée pour mes proches qui m’ont accompagné et réalisé nombre de sacrifices. Sans leur intelligence et bienveillance, je n’en serais pas là aujourd’hui. Nous sommes dans le même esprit entre enseigner et la transmission véhiculée par les MOF. Je suis le plus heureux des hommes au contact des élèves. En tant qu’enseignant, nous voulons le meilleur pour eux. Et ils me le rendent bien. Ils nous encouragent et nous poussent dans nos retranchements. C’est le plus beau métier du monde. »
Marc-Thomas Fefin
« Cela fait une bonne année et demie que je me préparais à ce concours. Il faut être ouvert à ce qui nous entoure, s’intéresser à l’actualité du métier, lire, découvrir et échanger. Ce fut deux très belles journées de finale. Nous avons été accueillis parfaitement par les membres du COET, ceux du jury et les commis qui nous ont accompagnés. Entre les finalistes, nous avons su créer une belle cohésion. Ce titre c’est une fierté qui récompense la passion du métier que j’ai depuis mes 16 ans. Cette excellence que j’ai apprise au fur et à mesure des années et notamment les dernières que j’ai passé à évoluer dans des maisons de haute gastronomie française.
Antoine Petrus
« C’est un immense bonheur très vite rattrapé par une double responsabilité désormais. Ce sont deux titres qu’il faut savoir conjuguer, mériter et surtout transmettre. Pour le chef-d’œuvre, j’ai souhaité proposer un dessert contemporain avec des techniques traditionnelles. Qu’il soit à la fois digeste, élégant, élancé et proposant trois saveurs : sucré, acide et amer. C’est aussi un hommage au terroir normand auquel je suis viscéralement attaché. Pour la formation de mes deux commis, j’ai insisté sur l’échange, le regard, la simplicité et la bienveillance. Finalement, ce qui nous habite au quotidien en salle. »
Simon Verger
« C’est une belle surprise. Je suis très ému, c’est ma première participation. Meilleur Ouvrier de France représente beaucoup pour moi. C’est un symbole d’excellence. J’en rêvais depuis tout petit. Aujourd’hui je connais la valeur du mot “ouvrier”. Je viens du Limousin, de la toute petite porte. J’ai commencé dans les petits restaurants, je suis monté, j’ai essayé de m’accrocher, j’ai participé à plein de concours j’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment. Il faut croire en ses rêves. Maintenant j’ai envie de transmettre, de donner tout ce que je sais. C’est une belle aventure qui commence. »
Les finalistes se sont vu évaluer par un jury composé de 11 enseignants, 9 lauréats du titre Un des Meilleurs Ouvriers de France « Maître d’hôtel du service et des arts de la table » et 14 professionnels de la restauration.