
Tartine de haricots confits à la sauge, mozzarella et truffe noire en entrée, suivis d’un rouget façon pan con tomate. Ce sont deux des plats, accompagnés de vins ‘Sud de France’ et servis au diner de gala du « West Bund Food Festival » dimanche 1er cotobre à Shanghai.
Des mets signés par Franck Putelat, qui avait fait spécialement le voyage.
Si le chef double étoilé du restaurant ‘Le Parc’ à Carcassonne avait accepté de faire 9500 kilomètres pour réaliser ce diner pour quatre-vingt personnes, c’était pour représenter la région Occitanie au premier festival gastronomique organisé dans la mégapole chinoise.
«J’ai été séduit par l’idée de faire découvrir mes plats signature qui sont le symbole d’un terroir et curieux de découvrir ce pays où je n’étais jamais allé», confie le chef.
D’autres virtuoses français sont présents à cette manifestation, qui dure jusqu’à vendredi et où sont attendus 70 000 visiteurs : les montpelliérains Charles Fontès (‘La Réserve Rimbaud’) et Pierre-Olivier Prouhèze ainsi que le toulousain Frank Renimel (restaurant ‘En Marge’), tous les trois épaulés par leurs second.
Si quelques chefs italiens officient également, la France est exclusivement représentée par des chefs du Sud grâce à la médiation de la Maison d’Occitanie implantée à Shanghai, qui a perçu dans la proposition du groupe organisateur West Bund de mettre la région à l’honneur, les perspectives d’une promotion intéressante.
Chaque chef dispose ainsi d’un restaurant éphémère avec une armada d’apprentis de l’école hôtelière de Shanghai, pour servir une trentaine de couverts midi et soir aux amateurs de haute cuisine française. Entre le râble de lapin roulé à la truffe de Pierre-Olivier Prouhèze et la daurade citron vert, chou fleur et pistou de Charles Fontès, les gastronomes chinois en sont tout épatés, même si l’offre est réservée à une certaine élite (100€ le menu, soit 1/8° du revenu mensuel moyen). Lorsqu’ils sont montés sur scène dimanche soir, Franck Putelat et les chefs montpelliérains ont été longuement applaudis.
Un gage de satisfaction pour eux, d’autant que la veille des soucis d’intendance quant aux ingrédients disponibles, les avaient obligés à modifier in extremis leurs recettes. « Les moyens techniques mis à notre disposition sont incroyables et nos assistants chinois ont une facilité à reproduire précisément ce qu’on leur demande», analysait Charles Fontès, qui s’est vu attribuer douze personnes en cuisine pour ses deux services quotidiens tandis que pour le gala, Franck Putelat disposait de deux fois plus de personnel que dans son propre restaurant !
Des moyens impressionnants, qui illustrent la montée en puissance de la Chine et des chinois, de plus en plus férus de gastronomie. Autant que ce soit celle de la région Occitanie ! Didier Thomas-Radux© DT-R Pierre-Olivier Prouhèze, Damien Fourvel, Charles Fontès, Séverine Tran et Franck Putelat