
Le 9 février, Anne Hidalgo et les élus parisiens ont arrêté deux projets de délibération sur les taxes de séjour réglées par les hôtels à Paris :
– en retenant le montant maximum de la taxe de séjour prévu par la Loi de finances 2015, en maintenant une taxe forfaitaire et en diminuant l’abattement à seulement 10 %, contre 40 % actuellement.
– en instaurant une taxe supplémentaire dite « taxe additionnelle départementale » de 10%.
Cette décision de la ville de Paris, lourde de conséquences pour le secteur hôtelier parisien et l’attractivité touristique de la capitale, entrainera à compter du 1er mars prochain, une augmentation de la collecte des taxes de séjour de plus de 120 % en pleine crise économique.
Avec un taux forfaitaire d’occupation de 90 %, les hôteliers parisiens devront payer une taxe de séjour même sur les chambres vacantes puisque le taux moyen réel d’occupation est de 80 %. Concrètement, cette taxe qui rapportait 40 millions d’euros en 2014, va ponctionner 50 millions supplémentaires à l’industrie hôtelière, soit une augmentation de plus de 120 %.
En outre, la décision prévoit l’instauration d’une taxe de séjour additionnelle, dite « départementale » de 10%, soit 8 millions d’euros supplémentaires payés par les hôteliers parisiens. Les hôteliers parisiens qui subiront une taxe de séjour la plus forte des capitales européennes, s’insurgent que grâce à des mécanismes subtils, mais masqués et sans aucune concertation avec les professionnels, la ville de Paris à plus que doubler le coût de la taxe de séjour pour les hôtels et à impacter toutes les catégories.
Si ces délibérations sont confirmées par un arrêté du maire de Paris alors même que le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, cherche lui, à promouvoir le tourisme en France, elles vont indubitablement ébranler l’économie touristique de la capitale. Selon Didier CHENET, Président du Synhorcat et du GNI les clients des hôtels économiques mis à contribution comme ceux des palaces vont être sérieusement impactés par cette hausse prise sans concertation avec la profession.
Par ailleurs, selon lui, cette situation tend à aggraver la concurrence déloyale existante dans le secteur hôtelier face aux nouvelles pratiques tel que les meublés touristiques, qui bénéficient de la taxe de séjour au réel.
« Les hôteliers parisiens n’ont pas vocation à être la vache à lait de la mairie de Paris. Le Synhorcat ne peut accepter de tels reniements et demande instamment que les promesses faites soient respectées. A défaut et devant la menace que représente cette taxe pour l’économie hôtelière parisienne, le Synhorcat appellera au boycott de cette taxe par tous les hôteliers de Paris » a déclaré Didier Chenet.
A noter également, la délibération étend la perception de la taxe de séjour aux meublés et chambres d’hôte, ce qui "permettra à la Ville de Paris de faire appel aux professionnels de location en ligne pour collecter la taxe de séjour", et de garantir "ainsi une concurrence plus équitable aux établissements hôteliers", peut-on lire dans l’exposé de ses motifs. Didier Chenet, le président du Synhorcat/GNI qui s’est investi auprès des élus de la capitale pour l’instauration de la taxe de séjour au réel, se félicite de l’adoption de cet amendement qui répond aux préoccupations des hôteliers parisiens « La mise en place de la taxe de séjour au réel est une mesure qui prend en considération l’activité économique réelle des hôtels ». P.G.