: Alors que plusieurs porcelainiers renommés ont connu de gros problèmes économiques, vous avez réalisé des investissements importants pour garder votre leadership industriel.
Yves Deshoulières : L’année 2001 a été très importante pour Apilco-Yves Deshoulières. En fêtant nos 175 ans d’existence industrielle et en faisant accéder la septième génération à la tête de l’entreprise. Nous avons opéré une importante restructuration industrielle avec fermeture des sites historiques de fabrication, situés en centre-ville de Chauvigny, et construction d’une nouvelle unité à l’extérieur de la ville, en addition de celle existante. L’ensemble industriel s’étend aujourd’hui sur 22 000 m2 couverts, avec une grande cohérence dans le process de fabrication. Cela a demandé deux ans de travail. La nouvelle usine a démarré à la date prévue et les clients ne se sont pas aperçu de ce transfert de fabrication.
GG : Comment s’explique votre énergie d’investissement au moment où d’autres ont tant de difficulté ?
YD : Il est en effet très difficile de convaincre les acteurs extérieurs qu’il est nécessaire d’investir en France dans un métier de main-d’oeuvre où la mode est de sous-traiter ou d’acheter dans les pays à bas salaires. Nous pensons que, surtout en restauration et hôtellerie, la proximité des lieux de fabrication apporte une efficacité et des services qui dépassent les avantages de prix obtenus aux bas salaires des pays en voie de développement. Dans certains pays européens, où l’on a fermé la seule usine pour