Le contrat nouvel embauche, qui redonne un peu de souplesse à la gestion d’une PME, constitue un premier pas dans le sens du rééquilibrage du pouvoir des parties dans le cadre du contrat de travail. La notion même de contrat implique en effet une égalité entre les signataires d’un engagement. Depuis la réforme du droit de licenciement initiée par Jacques Chirac alors qu’il était Premier Ministre de Valérie Giscard d’Estaing en 1975, le contrat de travail n’avait plus rien de contractuel puisque l’employeur se trouvait amputé de ses capacités de gestion et de décision. L’employeur quasiment impuissant face au salarié s’est alors replié dans une attitude défensive face à l’embauche.
Mais le contrat nouvel embauche ne représente qu’un tout petit pas, bien timide car il relève d’une situation très spécifique qui ne s’étend pas à toutes les entreprises et à tous les contrats de travail. La peur de remettre en question des acquis, même aberrants, des salariés, paralyse tous les gouvernements successifs. Que les syndicats des salariés s’y opposent n’est pas étonnant, mais que des commentateurs spécialistes de l’économie se joignent à leur concert de cris outragés, fait mesurer l’abîme dans lequel est tombé le réalisme économique du pays.