Georges Golan : Comment en êtes-vous arrivé à faire ce métier particulier de guide ?
Marc Esquerré : J’ai commencé à aimer aller au restaurant à l’âge de 15 ans. J’avais des parents qui aimaient beaucoup les restaurants et qui m’y emmenaient. Ensuite, j’ai parcouru la France, au début en mobylette, pour visiter les tables que je découvrais dans le Gault Millau ou plutôt dans L’Auto-Journal (que lisaient mes parents). Je passais toutes mes vacances à sillonner la France et ses tables. Cela absorbait une grande partie de mon revenu car j’étais professeur de mathématiques durant dix ans. J’ai commencé à faire des petits articles confiés par des copains et des comptes rendus de restaurants pour Le Petit Futé à partir de 1987. Puis je suis arrivé à L’Auto Journal en 1993. Jusqu’en 1995, j’ai assuré la rédaction en chef du guide gastronomique de L’Auto-Journal. Lorsque le titre a été repris, les nouveaux actionnaires ne comprenaient pas les liens entre automobile et gastronomie. J’ai alors rejoint le Gault Millau en 1996 pour m’occuper de la Normandie. En 1998, je n’étais plus d’accord avec la nouvelle direction et je suis parti pour revenir un an plus tard avec des prérogatives étendues. Je me suis ensuite occupé d’une région allant de Lille à Bordeaux. Puis, en 2002, j’ai pris la direction du guide.
GG : La confection d’un guide est quelque chose de complexe et coûteux. Comment vous organisez-vous