Le modèle italien s’impose de plus en plus dans la restauration internationale, en Europe, et effectue même une percée nouvelle en France alors qu’il était déjà très présent aux Etats-Unis. Quant au modèle français, encore largement ancré dans la gastronomie, il a du mal à se dupliquer à l’étranger du fait de sa complexité technique et du coût élevé de ses produits de base. Plus étonnant, parmi les visiteurs étrangers de passage en France, on note un nombre croissant de déçus de la restauration française qui déclarent préférer la restauration italienne. Ce modèle italien international qui vient nous poser problème même sur notre propre territoire s’appuie-t-il sur des bases nationales solides et dynamiques ? Ce fameux rapport qualité/prix italien triomphe-t-il dans son propre pays ? Nous avons désiré le vérifier, non pas dans l’Italie standard mais dans le haut lieu du tourisme : Venise. Là passent des millions de touristes par an confrontés à la restauration locale et c’est là que ce modèle devrait trouver un développement exemplaire.
Le prix élevé des vins
L’observation détaillée des différentes formes de restauration dans cette plaque tournante du tourisme international a de quoi surprendre. Nous sommes très loin à Venise de trouver un rapport qualité/prix de choc. Les restaurants français sont attaqués sur le prix élevé de leurs vins en restauration. A Venise, où les restaurants gastronomiques se comptent sur les doigts d’une main, on constate que, dans les trattorias,