Aux éditions de Fallois, une vie d’Auguste Escoffier par Michel Gall, intitulée Le Maître des saveurs. Très anecdotique, cette biographie démystifie et dépoussière l’image du grand Escoffier.
Dès qu’il le put, ce grand technicien fut davantage organisateur que cuisinier. Il sut, pour se faire une notoriété, séduire les clients les plus en vue, en leur dédiant ses recettes. Sensible à l’air du temps, il adapta de nombreux plats pour capter la clientèle féminine, nouvelle venue dans l’économie de la gastronomie. Il devint consultant de plusieurs palaces et grands restaurants dans toute l’Europe et sur les paquebots Europe-Amérique et devint un grand voyageur. Il créa une entreprise d’agroalimentaire qui fut gérée par son fils. Il fit davantage que de sortir de sa cuisine, mangeant à la table des plus fortunés de ses clients, ou siégeant dans des conseils d’administration de chaînes hôtelières. Bref, un chef qui était loin de passer tous les services en cuisine. Mais, grâce à son activité d’organisateur, il imposa la cuisine française dans le monde. Piqué de poésie et de littérature, il écrivit dans des magazines culinaires et fut cofondateur d’une revue. Enfin, il laissa son nom dans l’histoire grâce à ses impressionnants livres de cuisine.