Le 14 mai dernier, au bout de dix ans de procédures, la cour d’appel de Bordeaux vient de prendre un arrêt qui peut faire jurisprudence dans des cas comparables touchant d’autres restaurateurs. Dans l’immédiat, elle soulage la famille de Jean-Marie Amat qui s’était portée caution solidaire lorsque le chef étoilé avait contracté un emprunt de 3,5 millions d’euros en 1989 pour construire un hôtel confié à l’architecte Jean Nouvel. La mère du restaurateur, qui tient l’Auberge du Marais, à Bouliac, son beau-frère Michel Bordage, chef du Vieux-Bordeaux (voir portrait dans «Le Chef» n°149, avril 2003 ) et son épouse, sont libérés de leurs engagements pour éponger le passif bancaire de la SCI Les jardins de Hauterive constituée à l’époque pour ce projet hôtelier. Madame Paulet peut désormais vivre une retraite heureuse après avoir cédé L’Auberge du Marais à ses deux petits-fils (les fils de Jean-Marie) et Michel Bordage peut enfin entreprendre les travaux de rénovation dont il rêve depuis des années. En effet, les magistrats ont estimé que le Crédit local de France, la Barclays et le Comptoir des Entrepreneurs ont agi trop légèrement pour pouvoir exiger le remboursement des sommes dues : «Les prêts ont été obtenus sur la base d’études dont les banquiers normalement avisés ne pouvaient méconnaître les faiblesses… La faiblesse structurelle du financement ne pouvait conduire qu’à la cessation de paiement», stipule l’arrêt de la cour.
D’ailleurs, le CEPME et la BNP, banques habituelles de Jean-Marie