La crispation sur le Contrat premier emploi montre dans quel état de rigidité se trouve le pays et une part de sa population. Alors que toutes les preuves se sont accumulées dans différents pays européens pour montrer que le manque de souplesse du marché de l’emploi et la trop grande protection des salariés constituaient la première cause du chômage, aucun gouvernement n’arrive à assouplir le droit social français et sa pratique à travers les tribunaux.
La réforme du licenciement (1975) et de l’indemnisation élevée des chômeurs (1975), oeuvre du gouvernement d’un certain Jacques Chirac, a installé la France à un niveau de chômage structurel inexplicable par rapport à la vivacité de l’économie internationale depuis 1980.
Mais les Français, qui rêvent à 80 % d’une carrière de fonctionnaires pour leurs enfants, se sont habitués à cette protection des emplois. Au point de créer une quasi-fermeture du marché du travail aux entrants et donc de générer une grande précarité pour les plus jeunes. Et ces mêmes français se refusent à entrer dans un monde de l’emploi dynamique, où rien n’est définitivement acquis, mais tout est à conquérir. Une société qui refuse de prendre le moindre risque est condamnée à terme, face à des populations qui savent se remettre en question.