Trente et un ans de journalisme, vingt-six ans de critique gastronomique, Gilles Pudlowski, diplômé de Sciences po et d’histoire, a débuté dans la critique littéraire au Quotidien de Paris, puis aux Nouvelles Littéraires. Pour rentabiliser le journal, il dut se mettre à couvrir plusieurs rubriques et fut poussé, du fait de ses affinités, vers la gastronomie. Christian Millau, à la recherche de gastronomes ayant une plume, l’appela peu de temps après. Il restera cinq ans au Gault Millau en pleine époque d’émergence de grands chefs créatifs. En 1986, il rejoint Le Point tout en collaborant au Républicain lorrain, aux Dernières Nouvelles d’Alsace, à Saveurs, en se lançant progressivement dans l’écriture de guides gastronomiques.
Georges Golan : Dans votre métier, en plus de savoir écrire et de savoir manger, qu’est-ce qui compte ?
Gilles Pudlowski : Il faut durer, que les lecteurs vous prennent au sérieux et que ce que vous écrivez n’apparaisse pas comme un coup passager ou une humeur sans lendemain. Il faut imposer une écriture, un style. J’ai commencé à écrire les guides en 1984. Le premier Guide de Paris date de 1990. La version 2006 va sortir en octobre. J’ai écrit plus de trente ouvrages. Je suis comme les restaurateurs, je travaille en permanence, je n’ai pas d’heures ni de jour de repos. La gastronomie et le tourisme m’ont absorbé à 90 % de mon temps, le reste étant consacré à la littérature. On