Patrick Jeffroy, même s’il ne le paraît pas, a déjà 54 ans. Cet enfant terrible de la cuisine ne s’est assagi qu’en apparence. Son caractère entier et extrême lui a joué des tours et l’a même peut-être freiné dans sa carrière. Mais c’est à cause de cette inclinaison naturelle à la passion que Patrick a su régulièrement sortir des sentiers battus. Son itinéraire qui l’a conduit à la différence est parsemé de coups de passion. Tout d’abord, ce fut la lecture des oeuvres d’Escoffier alors qu’il évoluait dans un monde de la cuisine familiale. Il s’est plongé intensément dans le monde de la cuisine de palace (sans y avoir accès directement) car il était avide de perfection. Travaillant chez un chef dont le père fut un collaborateur du grand maître, il fut bercé de façon orale par la légende de la haute cuisine internationale. Une découverte qu’il creusa par des lectures répétées de tous les ouvrages du grand Auguste. Mais son quotidien restait dans la cuisine de pension de famille, aussi honnête et savoureuse fût-elle.
De ces expériences de petites maisons il en tira le maximum : le sens de l’économie, de la découpe des produits, une approche séculaire de la gestion. Mais en plus il apprit à connaître les produits de la mer, de façon intime, au niveau de l’expertise au premier coup d’oeil. Ce qui fit de lui un acheteur redoutable, capable de communiquer