Les études sur l’obésité, la nutrition et la santé ainsi que l’image du corps se succèdent dans les différents pays développés. La progression rapide de l’obésité dans les pays pauvres et dans les classes populaires des pays riches pose un problème aux spécialistes de la santé qui établissent un lien direct entre mortalité ou déficience de santé et surcharge pondérale.
Une partie des commentateurs franchit un pas de plus dans cette nouvelle croisade pour la pureté de l’alimentation. Elle lie industrie agroalimentaire et progression de l’obésité.
Ces théories, émanant souvent de militants écologistes en guerre contre la mondialisation, trouvent des échos chez les défenseurs de la gastronomie.
Dans cette forme moderne des procès en sorcellerie, les gourous de l’alimentation épurée du capitalisme attribuent obésité, diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires à la consommation des produits de l’industrie agroalimentaire. D’ailleurs, tout chef de cuisine ayant une notoriété nationale qui collabore à la mise au point de ces produits est tout de suite mis à l’index (confère le triste ouvrage Food Business rédigé par Luc Dubanchet rédacteur d’Omnivore et E. Rubin, rédacteur au Figaro).
L’alimentation d’aujourd’hui n’a jamais été aussi diversifiée et aussi peu chère. Penser que notre siècle est celui d’une dégradation des conditions d’alimentation relève d’une absence totale de culture historique et ethnologique. L’être humain n’a jamais autant disposé de produits sains, allégés en graisses et riches en vitamines.
Le mythe du paysan du xixe siècle nourri de façon équilibrée est aussi réaliste que celui de l’abbaye