La crise des banlieues est analysée par une grande partie de la presse et par de nombreux hommes politiques comme un problème social. Les restaurateurs, et encore davantage les professeurs de l’enseignement hôtelier, qui connaissent et qui travaillent avec la population des jeunes gens des banlieues issus de l’immigration, savent que le problème est plus grave et qu’il est culturel. Ils voient en effet arriver des jeunes gens en totale opposition à la culture française, à ses valeurs, à ses fondements, aux comportements qu’elle doit entraîner. La démographie française a été basée depuis la fin du xixe siècle sur l’assimilation de populations immigrées. Et cela grâce à un modèle d’intégration. Mais les populations issues de l’immigration nord-africaine et africaine se sont particulièrement mal intégrées. Car elles ont tenu à conserver presque intégralement leur culture d’origine.
Les éducateurs, professeurs de lycées hôteliers et autres ne peuvent, en plus d’apprendre un métier à des adolescents, transformer leur ancrage culturel auquel ces derniers tiennent tant.
La république qui avait, durant un siècle et demi, transformé ses immigrés en Français convaincus, par usure de sa volonté, n’a pas eu le courage d’imposer l’intégration culturelle à ses immigrés nord-africains et africains. En prenant la très grave décision, en 1975, de favoriser le regroupement familial, le Premier Ministre Jacques Chirac n’a pas eu la clairvoyance d’envisager une politique volontariste d’intégration pour accompagner le flux démographique qui allait suivre. Et ce n’est pas en bradant la nationalité française