Le dernier livre de Georges Blanc, La Vie en Blanc, préfacé par Bernard Pivot, montre combien le statut de cuisinier a évolué. Plus encore que Paul Bocuse, Georges Blanc illustre l’accession de ces cuisiniers de premier plan au rang de star, sur pied d’égalité avec un chanteur ou un acteur. La collection des photos de Georges Blanc avec les plus grands dirigeants du monde dans les trente dernières années prouve que, en sortant des cuisines, les chefs de talent peuvent impressionner les plus reconnues des personnalités de la politique, du spectacle et du sport. Aucun et peu de restaurateurs pouvaient, il y a quarante ans, aligner une telle galerie de portraits et d’amitiés hors profession. Et en aucun cas les mémoires d’un chef pouvaient receler autant d’anecdotes touchant à la vie civile. Les chefs n’étaient pas autant encensés par des poètes ou des brillants hommes de lettres. C’était la gastronomie qui l’était, pas les hommes qui la faisaient. Un tel phénomène est-il dû au mouvement de la société ou au dynamisme intellectuel et social de ces chefs qui ont su faire émerger l’image des cuisiniers et faire comparer avantageusement son essence à celle beaucoup évanescente des personnalités médiatiques en vogue (les people)? Sûrement les deux, mais il faut reconnaître à cette génération de chefs, dont Georges Blanc est une illustration, d’avoir eu la foi en eux-mêmes et d’avoir rompu avec le complexe des manuels en mettant en valeur leurs larges
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