A chaque parution du Michelin apparaissent les nombreuses critiques du guide, tout un chacun se sentant des qualités de guide gastronomique. Cela prouve que le Michelin fait toujours l’événement, même si son concurrent, le Gault Millau, le surpasse largement dans la capacité à percevoir les tendances et les talents émergents. Et, comme toujours, on se trouve obligé de constater le retard pris par le Michelin et sa lenteur à le combler. Témoin cette troisième étoile d’Olivier Roellinger qui aurait pu arriver il y a dix ans. La profession, l’an dernier, avait plébiscité à juste titre (et un peu tardivement aussi) le poète des voyages aux longs cours en l’élisant Chef de l’Année. En revanche, pas de troisième étoile pour les » nominés » de l’an dernier, Frédéric Anton, Eric Frechon, Yannick Alleno, Stéphane Rimbault. Ni pour Jean-François Piège qui a placé le Crillon au plus haut niveau de l’excellence et même de l’originalité culinaire. On peut se demander à quoi a servi cette catégorie de nominés sinon d’avoir fait naître des espoirs déçus.
Mais le guide rouge progresse dans ses messages de modernité en attribuant deux étoiles à un restaurant de la nouvelle génération comme celui de Joël Robuchon, en renforçant même le message par une étoile pour chacun des deux autres (à Paris et à Monte-Carlo).
Les jeunes créatifs sont aussi récompensés, Emmanuel Renaut à Megève (Le Flocon de Sel) Tremplin le Chef de l’Année 1998, et Stéphane Carrade (Ruffet) à