Travailler plus pour gagner quoi ? Benjamin Toursel, lui, fait partie de ces hommes qui sont assez courageux pour prendre du recul sur leur activité.
Chef propriétaire de l’Auberge du Prieuré à Moirax dans le Lot-et-Garonne, voilà sept ans qu’il a monté son affaire. Auréolé d’une étoile au guide Michelin 2008, il travaille avec sa femme au succès de son entreprise; on pourrait donc croire qu’il a tout pour être heureux… et pourtant. Le bilan est mince: un crédit qui sera remboursé l’année prochaine, plus d’une douzaine d’heures de travail en cuisine par jour, plus la plonge, le balayage de la salle, les poubelles. Pas assez d’argent pour embaucher…pas assez d’heures pour tout faire en solo dans la journée. «Vous savez, quand vous montez une affaire à 30 ans, que vous atteignez la quarantaine et que financièrement, ça reste fragile, vous vous posez des questions. En hiver, c’est-à-dire de novembre à mars, je fais quatre couverts le midi. Dans ces conditions, pas évident de faire du chiffre», précise le chef dont l’affaire est située dans une région rurale, faiblement visitée hors saison. «Je cherche des solutions, mais je ne peux pas pousser les murs, et avec une salle de 20 couverts, faire des menus d’appel à 15 ou 20 euros, ça n’a pas vraiment d’intérêt». Alors, Benjamn Toursel cherche des solutions. Un bout de scotch par-ci, un apprenti par là. Et cet été, en guise de jambe de bois, l’embauche d’un