Comme toutes les personnalités très en vue Alain Ducasse a eu droit à de nombreux commentaires à l’annonce de sa naturalisation monégasque. Nous avions connu la fuite des cerveaux scientifiques aux Etats-Unis, celle des financiers à Londres, celle des détenteurs de capitaux en Suisse et en Belgique. Voilà le temps de la fuite des chefs à Monaco. En fait les mouvements de migration suivent la richesse des peuples. Les Africains débarquent en France via l’Italie ou l’Espagne, les vedettes françaises trouvent refuge à Monaco. Il est triste de perdre un Français de cette valeur, mais il vaut mieux des chefs riches que des chefs pauvres.
Cette migration montre à quel niveau social s’est hissée la profession et combien, lorsqu’elle est pratiquée avec intelligence, talent et sens de l’organisation ce métier peut permettre une réussite internationale. En étant moins sérieux on peut considérer que face à la grande question de la mondialisation de la cuisine, la gastronomie française répond en internationalisant – au sens strict – son plus glorieux représentant. En s’expatriant virtuellement et en perdant sa nationalité française, Alain Ducasse fait don de sa personne à la gastronomie mondiale, il n’en sera que plus crédible pour mettre en valeur la cuisine française de tradition et les terroirs du sud-ouest et de la Méditerranée.