La réduction autoritaire et étatique du temps de travail dans la restauration a été très critiquée par les patrons car elle engendre des contraintes supplémentaires et des coûts additionnels aux charges déjà excessives qui pèsent dans notre pays.
Mais peu de commentateurs sont revenus aux sources pour se demander pourquoi cette réduction du temps de travail avait été décidée et si cet objectif avait été atteint.
Dans une vision enfantine de l’économie, le temps de travail a été réduit pour créer de l’emploi. Il y a longtemps que tous les économistes sérieux savent que l’un n’a que peu de lien avec l’autre, mais tous les politiques ont fait semblant de le croire. En restauration, les baisses de temps de travail ne semblent pas avoir permis de créer réellement beaucoup d’emplois.
La plupart des gestionnaires ont davantage fait appel aux produits semi-finis afin de transformer un peu moins sur place, disposant de moins d’heures travaillées. On a assisté à un processus de «destruction du travail» en confiant des taches qui étaient faites artisanalement à des entreprises qui les industrialisent, c’est-à-dire qui les confient à la machine. En voulant autoritairement créer du tra vail pour employer des personnes qui n’en avaient pas, on a, en fait, détruit ce travail.
Le plus beau cas d’irrationalité se trouve dans l’exemple d’un groupement d’employeurs de la Gironde qui met à la disposition du personnel à temps partiel pour satisfaire les besoins de temps partiels générés par la baisse du