Les Français et leurs syndicats salariés viennent de donner la mesure de leur sens de la solidarité et de leur dévouement pour la collectivité en refusant de travailler le lundi de Pentecôte.
Notre pays, qui a le triste record de travailler le moins au monde, voit ses salariés se mobiliser contre la suppression d’un jour férié. Lorsque l’on sait que l’Italie et ses syndicats ont su, il y a vingt ans, négocier une diminution des jours fériés, on peut douter de la capacité des Français à reprendre le sens des réalités économiques. Gavés de loisirs et de temps de repos, avec les 35 heures et leurs RTT, les Français trouvent qu’ils travaillent encore trop. Pourtant, ce début d’alignement du temps travaillé sur les normes européennes et internationales était justifié par un effort de solidarité envers les plus vieux et les handicapés. Mais les Français, qui ont laissé mourir leurs vieux durant la canicule et qui ont versé ensuite quelques larmes de crocodiles en accusant l’Etat d’impréparation, ne sont pas plus prêts à consentir un minime effort personnel pour une telle cause.
Tous les autres pays européens ont, depuis vingt ans, réalisé leurs réformes et fait sauter les verrous qui empêchaient leur modernisation et leur dynamisme économique. Seule la France refuse de plonger dans ce renouveau. Pourtant, tous les indicateurs montrent notre régulier déclin. Nos partenaires européens s’en agacent car, avec une monnaie unique, ils savent qu’ils paient en partie les conséquences de